Aller au contenu

Page:Langlois - La decouverte de l'Amerique par les Normands vers l'an 1000. Deux sagas islandaises, 1924.djvu/142

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

diens. Les traditions ni le Folklore des indigènes de ces régions ne donnent d’indications à ce sujet, comme ils en donnent sur la présence des Normands dans les régions des établissements de l’Ouest du Groenland, par exemple.

Il n’y a donc, en l’absence de traits absolument caractéristiques, rien à tirer de cette description. Ni leurs armes, ni leurs canots de peaux, ni même la boule qui effraya tant les compagnons de Karlsefni ne nous donnent d’éclaircissement indubitable.

La seule déduction intéressante qui résulte de la lecture des Sagas, c’est que la description des Skroelings s’applique exactement aux indigènes qu’ont pu rencontrer les Normands sur leur itinéraire et ceci apporte une preuve de plus à la véracité du récit.

Des quatre mots, noms présumés des parents des enfants faits prisonniers par Karlsefni sur la côte, l’éminent linguiste M. Thalbitzer a cru pouvoir conclure à la race esquimaude. Il faudrait d’abord être certain que les Normands aient bien saisi les mots de cette langue si lointaine de la leur, que les Scaldes les aient bien exactement reproduits ; toutes conditions bien difficiles à admettre sans réserve. De plus, la Saga ne dit pas exactement où ces enfants furent pris.

Le témoignage n’y gagne pas en précision et il paralt difficile d’en tirer une conclusion.

Les Directions.

Les Sagas nous donnent heureusement des éléments d’appréciation plus précieux ; les directions d’itinéraires et les durées de trajet. Encore ces dernières sont-elles fort suspectes. Il est en effet difficile d’accorder les chiffres donnés avec les estimations effectives de la longueur des traversées que les Normands ont dû faire, en particulier de celles dont nous sommes le plus