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Page:Langlois - La decouverte de l'Amerique par les Normands vers l'an 1000. Deux sagas islandaises, 1924.djvu/153

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étaient fort gênés dans l’interprétation des textes. Trop souvent, ils étaient contraints de les violenter ou de négliger l’un au profit de l’autre ou de ne plus les suivre quand l’explication devenait trop embarrassante.

Tandis que, si nous adoptons la thèse des deux Vinland et que nous tenions compte des contingences et de la mentalité de nos personnages, tout s’explique naturellement, aisément. L’absence de cartes, les nombreuses similitudes d’aspects des côtes Est du Canada vers le Labrador et Terre-Neuve, les brumes si fréquentes sont autant d’explications plausibles à une erreur possible de la part de Karlsefni. À l’appui, M. Fossum cite exemple d’un capitaine, cependant habitué à naviguer dans ces parages et complètement perdu en dépit de toutes ses cartes marines.

L’étude des directions nous a donc ouvert un champ fertile et plus productif que les autres renseignements donnés par les

Sagas. Mais ce champ de recherches est encore fort large, aussi ne faut-il pas s’étonner que les auteurs qui aujourd’hui emploient la méthode géographique ou une méthode qui en dérive, soient arrivés à des solutions les plus diverses. Rien ne permet d’ailleurs, quand on arrive aux précisions, de penser que les unes soient supérieures aux autres. Par contre, quelques-unes sont à rejeter comme par trop en désaccord avec les indications multiples des Sagas ou les possibilités géographiques climatériques ou maritimes.

Les Solutions

La Bibliographie qui se trouve à la fin de cette étude prouve qu’un grand nombre d’auteurs ont essayé de trouver une solution à la question. Il faudrait un livre entier pour les étudier toutes et comme elles se ramènent, en gros, à des types principaux, je me contenterai de donner les solutions les plus typiques, que la fig. 11 présente dans leur ensemble.