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XXV
INTRODUCTION

chose, la destinée à laquelle Odin lui-même doit céder, règle et gouverne. » Ainsi s’exprime un des héros dans un roman tiré de la Jomsvikinga Saga[1].

Ce fatalisme agissant était un des leviers les plus puissants des audaces déconcertantes de ces gens du Nord, à qui rien ne semblait impossible, ni même redoutable. « C’est, écrit. »

Il explique aussi le désir assez naturel de connaître la destinée. D’où la vogue des voyantes et autres diseurs de bonne aventure. La devineresse est honorée à l’égal d’un hôte de marque. Il n’y a pas de vrai festin sans elle. Elle est un des attraits de la fête, chacun l’interroge et cherche à la faire parler. Nous trouverons une scène de ce genre dans la Saga de Karlsefni, et elle semblera bien plus naturelle après cette courte étude de la mentalité de nos héros sur ce point.


  1. De C.-W. Dasent, Les Vikings de la Baltique.