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Les distances franchies par les Normands en haute mer étaient considérables pour l’époque. Le trajet de Norvège en Islande (2 000 milles) était coutumier [16]. Les Sagas nous relatent à plusieurs reprises des traversées sans escales du Groenland en Norvège ou inversement, ce qui représente une distance de près de 50 degrés.

Ceci nous amène à la façon dont les Normands étalonnaient les distances. Dans la Saga, on trouve le plus souvent une mesure, le « doegr »[1], sur laquelle nous aurons à revenir. On ne sait exactement sa valeur et c’est le sujet d’innombrables discussions. Vraisemblablement, ces marins primitifs devaient compter par journées de mer. On retrouve d’ailleurs le terme dans le Flatey Bok, dans le chapitre « Bjarni part à la recherche du Groenland » (page 55).

La distance parcourue à la voile ou à la rame en une journée est fort sujette à variation. M. Hovgaard a pu étalonner un certain nombre de trajets maritimes du temps des Normands et il arrive à une moyenne qui, par jour, correspond à 85 milles. Il estime qu’une moyenne de 75 milles pour un « doegr » compté en douze heures de trajet, ou 150 pour le « doegr » de vingt-quatre heures, est raisonnable. Il considère en tous cas qu’il ne faut pas prendre ce terme pour une mesure rigoureusement exacte.


  1. Doegr dag : jour.