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l’affaire sougraine

— Silence ! murmura l’étranger ; j’essaierai de vous sauver, mais qui sait ce qu’il m’en coûtera. Vous êtes enfermés ici. Des guerriers sont partout qui vous guettent pour vous égorger et vous piller. Je ne connais qu’un chemin, c’est celui-ci.

Il montrait le roc à pic comme une muraille.

— Impossible d’escalader ce rocher, reprirent les canadiens au désespoir.

— Venez, dit-il.

Il les conduisit à quelques pas, et, dans l’obscurité il saisit une corde qui tombait du sommet abrupt. Il reprit :

— Suivez-moi, ne craignez rien. Je l’ai solidement attachée, cette corde ; elle ne vous laissera pas tomber. Quand vous serez en haut, vous trouverez un guide ; vous n’aurez qu’à fuir.

Les voyageurs, tout exaltés par la pensée du salut, pressèrent les mains loyales du guerrier et le suivirent.

La corde était un lasso qui descendait par les méandres de la source, et la source semblait faire tout le tapage possible afin d’étouffer le frôlement des pieds et des mains contre les parois sonores. L’étranger disait :