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Page:LeNormand - Le nom dans le bronze, 1933.djvu/163

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LE NOM DANS LE BRONZE

de pédanterie et de gentillesse, il a été parfait, quand elle l’a revu, au départ. L’adieu semblait singulièrement l’émouvoir. Elle le trouvait sans cesse près d’elle.

Une fois de plus, elle ferme le livre sans le lire. Elle se lève, se penche sur l’eau transparente et profonde, qui lui rappelle ces globes de cristal, dans lesquels on peut découvrir l’avenir, paraît-il. Elle songe à ce soir, à Québec, où Louise lui a dit : « Je voudrais bien savoir pourquoi nous vous avons connue cette année, pourquoi vous êtes venue chez nous… »

Québec a tué son grand amour ! Mais, en compensation, il lui a valu ce voyage. Sans les Dupré, elle n’aurait pas eu l’idée de partir ; sans Philippe, sans ses sermons sur le patriotisme, qu’aurait-elle fait ? Québec a été l’occasion providentielle venue à point. Ainsi Louise a peut-être rencontré sur ce grand paquebot celui qui deviendra son compagnon de toujours.

Déjà, Marguerite a bien décidé qu’elle vieillira sans histoire auprès de son frère. Illogique, elle interroge quand même le globe de la mer, pour savoir ce que lui accordera demain. Mais les vagues restent