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LE NOM DANS LE BRONZE

doute par-dessus tout de quitter Steven dans les circonstances présentes. Il viendra au départ du bateau pour Berthier, mais devant la famille réunie, quoi se dire ? Ils n’échangeront aucune promesse. Là-bas, ce sera tout de même une consolation de recevoir des lettres de lui. N’écrit-on pas souvent les choses qu’on n’ose dire ?

À midi, comme Marguerite l’a prévu, Steven est au quai, mais aussi ses parents à elle, son frère Jean et Jacqueline Lanoue. En donnant la main à Steven, elle lui recommande :

— Ne soyez pas trop heureux sans moi !

Cette phrase exprime bien la crainte qu’elle éprouve et qu’elle s’efforce de cacher sous une gaieté un peu nerveuse.

Quand le François quitte le port, son cœur se serre. Regardant s’en aller Jacqueline entre son frère et Steven, elle imagine sa place prise déjà et il lui semble que ce départ va les séparer pour toujours. Philippe surprend cette tristesse :

— Regrettez-vous d’être venue ?

— Ah ! non ! j’aime trop le voyage. Mais c’est