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Page:LeNormand - Le nom dans le bronze, 1933.djvu/89

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LE NOM DANS LE BRONZE

lumière, où l’entourage s’égaierait d’un peu de verdure. La sévérité des vieux murs l’oppresse.

Ces plaintes revenant souvent sur ses lèvres, Marguerite les entendit le lendemain de son arrivée. Tout de même, la maison a été modernisée, autant qu’elle peut l’être sans perdre son caractère. Des parquets cirés ont remplacé partout les anciens planchers raboteux et craquants. Depuis longtemps aussi, le calorifère a rendu inutiles les belles cheminées de marbre, mais elles évoquent, si nombreuses, le temps où elles étaient là par nécessité. L’imagination de Marguerite lui représente tout de suite ses aïeules, se chauffant, rêveuses ou préoccupées, devant l’âtre où dansent les flammes. Elle parcourt les cinq étages à la suite de Louise qui lui raconte ses souvenirs d’enfance ; les rampes d’escalier, les longs corridors, tout les fait surgir.

Pour Marguerite, Québec se révèle, monde nouveau et romanesque. On conserve dans la capitale des usages, des conventions qui sont abandonnés ailleurs. On observe scrupuleusement l’étiquette, le décorum a une importance majeure. C’est une ville