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Le Messager Évangélique.

ainsi élevée au-dessus d’elle-même ; l’indépendance ne peut que regarder en bas (car elle ne peut pas, dans une créature, être remplie d’elle-même), et elle est dégradée. La dépendance est la vraie grandeur d’une créature, quand l’objet, duquel elle dépend, est celui duquel il faut qu’elle dépende. L’état primitif de l’homme n’était pas la sainteté dans le sens propre de ce mot, parce que le mal n’était pas connu. L’état de l’homme n’était pas un état divin, mais un état de création heureux et béni ; c’était l’innocence. Mais cette innocence a été perdue quand l’homme a voulu être indépendant. Si l’homme devint comme Dieu, connaissant le bien et le mal, il devint tel avec une conscience mauvaise, l’esclave du mal qu’il connaissait, et dans une indépendance dans laquelle il ne pouvait pas se maintenir en même temps qu’il avait moralement perdu Dieu pour dépendre de Lui.

C’est avec cet état, car il faut que nous entrions maintenant dans la question actuelle de l’unité, c’est avec l’homme dans cet état que Dieu a affaire, si jamais une unité réelle et véritable, que Dieu puisse reconnaître, doit exister. Or, il faut encore ici que Dieu soit le centre, non pas seulement en puissance créatrice, car le mal existe, le monde gît dans le mal, et le Dieu d’unité est le Dieu saint. La séparation, la séparation d’avec le mal devient donc la base nécessaire, le seul principe, je ne dis pas la puissance, de l’unité, car il faut que Dieu soit le centre et la puissance de cette unité, et le mal existe, et il faut que ceux qui doivent faire partie de l’unité de Dieu soient séparés de cette corruption, car Dieu ne peut pas être uni au mal.

La séparation d’avec le mal est donc, je le répète, le