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Le Messager Évangélique.

Nous ne sommes pas maintenant, je le répète, dans les jours de cette séparation judiciaire du mal d’avec le bien dans le monde, comme le champ qui appartient à Christ, alors que les méchants seront retranchés et détruits. Mais l’unité n’est pas, pour cela, abandonnée et effacée de la pensée de Dieu, et Dieu ne peut pas non plus reconnaître l’union du bien avec le mal. Il y a un seul Esprit et un seul corps, les enfants de Dieu qui étaient dispersés sont « rassemblés en un » (Éphés. IV, 4 ; Jean XI, 52). Dieu opère au milieu du mal pour produire une unité dont il est le centre et la source, et qui, dans la dépendance connaît son autorité. Il ne réalise pas encore cette unité par le retranchement judiciaire des méchants : mais il ne peut s’unir avec ceux-ci, ni reconnaître une unité qui leur profite.

Comment donc cette unité sera-t-elle formée ? Dieu sépare les « appelés » d’avec le mal : « sortez du milieu d’eux et vous en séparez, et je vous serai pour Père et vous me serez pour fils et pour filles, dit le Seigneur Tout-puissant, » comme il est écrit : « J’habiterai au milieu d’eux, et j’y marcherai ; et je serai leur Dieu et eux seront mon peuple » (2 Cor. VI, 16-18).

Le principe d’union est ici clairement mis en évidence. Dieu dit : « Sortez du milieu d’eux, etc. » Il n’aurait pas pu former une véritable unité autour de Lui, autrement. Puisque le mal existe, et que même il est notre condition naturelle, il ne peut y avoir d’union, dont le Dieu saint soit le centre et la puissance, que par la séparation d’avec le mal. La séparation est le premier élément d’unité et d’union, nous ne saurions trop le répéter.

Voyons maintenant de plus près de quelle manière