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Page:Marcel Proust - Chroniques, éd. 1936.djvu/86

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CHRONIQUES

compagnie d’un officier (M. Jullien) qui pouvait converser avec les indigènes dans leur langue, a permis à M. de Cholet de recueillir chemin faisant de bien amusantes légendes qui ne forment pas la partie la moins agréable de son livre. Elles ont le parfum des fleurs écloses très loin de nous, sur des lèvres d’hommes qui diffèrent de ceux que nous voyons, et dont la pensée, en nous restant tout de même intelligible, devient comme étrange et autre. Le fond de ces légendes est souvent d’un réalisme très savoureux, témoin cette merveilleuse « histoire des châteaux de l’amoureux et de l’amoureuse », que nous aurions contée ici, si l’Écho de Paris ne l’avait donnée dans son dernier supplément, et qui, malgré son titre prestigieux et la poésie de l’affabulation, se réduit à un conseil d’hygiène, et si j’ose le dire, à une prescription de bains froids contre l’impuissance.