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Page:Monselet - Les Ressuscités, 1876.djvu/13

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M. DE JOUY

décesseur. Ouvrez le volume : il n’y a de changé que la reliure ; hier en veau, aujourd’hui en maroquin. Barbin et Panckoucke remplacés par Didot. Quant au texte, c’est toujours le même, avec cette différence seulement que l’anneau royal d’Adraste est devenu l’aspic de Cléopâtre, — qui lui-même est devenu la perruque de Sylla.

Ce fut une perruque qui fit la réputation de M. de Jouy. — Mais qui n’a pas eu sa perruque, au temps où nous sommes ? La perruque de Liszt, n’est-ce pas un peu son sabre d’honneur ? La perruque de George Sand, n’est-ce pas un peu son pantalon ? Cherchez bien au fond de toutes nos célébrités. Vous y trouverez une perruque.

Seulement, la perruque de M. de Jouy était une perruque véritable. C’était la perruque de Talma ; — à peine deux ou trois mèches qui, tombant plates et noires sur le front du comédien, lui donnaient une vague ressemblance avec l’empereur. Rien qu’avec cette perruque, M. de Jouy et Talma ont épouvanté tout Paris.

Il est vrai que c’était la première fois qu’on osait rappeler cette grande figure. À cette