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Page:Monselet - Les Ressuscités, 1876.djvu/75

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CHATEAUBRIAND

VI

Rien de calme et de beau comme le poëme de ses dernières années. Un fauteuil au coin de la cheminée de madame Récamier, la solitude de son jardin, quelques voyages à Holyrood et à Venise, c’est tout. Et puis aussi cet autre grand voyage en lui-même, à travers son passé et dans ses œuvres, ce voyage appelé les Mémoires d’Outre-Tombe.

C’est à ce dernier ouvrage, couronnement de son édifice, qu’il a consacré le reste de ses jours. Rien n’a pu désormais le faire rentrer dans les affaires publiques, ni les prières de ses amis, ni cette chanson de Béranger, que toute la France a sue par cœur[1]. Sans doute qu’il sentait alors venir vers lui les temps

  1. Chateaubriand, pourquoi fuir ta patrie,
    Fuir son amour, notre encens et nos soins ?
    N’entends-tu pas la France qui s’écrie :
    Mon beau ciel pleure une étoile de moins !