Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol1.djvu/20

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force. C’étaient Kouçâçwa, Kouçanâbha, Amoûrtaradjasa et Vasou, tous magnanimes, brillants et dévoués aux devoirs du kshatrya.

« Kouça dit un jour : « Mes fils, il faut vous consacrer à la défense des créatures. » C’est ainsi qu’il parla, noble Raghouide, à ces princes, de qui la modestie était la compagne de la science dans la Sainte Écriture.

« À ces paroles du roi leur père, ils bâtirent quatre villes, chacun fondant la sienne. De ces héros, semblables aux gardiens célestes du monde, Kouçâçwa construisit la ville charmante de Kâauçâçwi ; Kouçanâbha, qu’on eût dit la justice en personne, fut l’auteur de Mahaudaya ; le vaillant Amoûrtaradjasa créa la ville de Prâgdjyautisha, et Vasou éleva Girivradja dans le voisinage de Dharmâranya.

« Ce lieu-ci, appelé Vasou, porte le nom du prince Vasou à la splendeur infinie : on y remarque ces belles montagnes, au nombre de cinq, à la crête sourcilleuse. — Là, coule la jolie rivière de Mâgadhî ; elle donne son nom à la ville de Magadhâ, qui brille, comme un bouquet de fleurs, au milieu des cinq grands monts. Cette rivière appelée Mâgadhî appartenait au domaine du magnanime Vasou : car jadis il habita, vaillant Râma, ces champs fertiles, guirlandes de moissons.

« De son côté, l’invincible et saint roi Kouçanâbha rendit la nymphe Ghritâtchyâ mère de cent filles jumelles, à qui rien n’était supérieur en toutes qualités.

« Un jour, ces jeunes vierges, délicieusement parées, toutes charmantes de jeunesse et de beauté, descendent au jardin, et là, vives comme des éclairs, se mettent à folâtrer. Elles chantaient, noble fils de Raghou, elles dansaient, elles touchaient ou pinçaient divers instruments