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Page:Ridel - Ma captivité dans les prisons de Séoul, 1901.pdf/105

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DANS LES PRISONS DE SÉOUL.

n’y avait que trois prisonniers, je me disposais à chercher une place, lorsque le maître geôlier vint dire :

— Non, ce n’est pas ici, c’est dans le cabanon voisin.

Il fallut obéir, le satellite m’accompagnait toujours, un gardien ou geôlier inférieur me fit entrer dans le cachot désigné par le geôlier en chef.

Quelle surprise ! La première personne que je vois, c’est mon vieux Tchoi Jean, mon maître de maison, que je croyais mort depuis longtemps. Son émoi ne fut pas moins grand en me voyant ; je lui parlai, mais c’est à peine s’il me répondait, je ne savais qu’en penser.

Le geôlier m’indiqua le lieu que je devais occuper, les autres prisonniers furent obligés de faire place, et pour cette opération l’un d’eux se leva afin de faire trois pas ; le gardien l’aperçoit, et aussitôt lui assène un coup du gourdin qu’il tenait à la main ; puis, comme le pauvre homme avait laissé échapper une exclamation, un second coup succède, puis un troisième. Je tâche de calmer cette brute en colère, qui sans raison administrait un traitement si barbare à un pauvre malheureux bien innocent. Hélas ! c’était des roses comparé à ce que je dus voir bien des fois dans la suite.