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Page:Ridel - Ma captivité dans les prisons de Séoul, 1901.pdf/106

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MA CAPTIVITÉ

Le satellite s’était retiré et le gardien aussi. J’adressais toujours des questions à mon vieux Jean qui ne me répondait guère. Enfin il put me dire :

— Tous ici nous sommes chrétiens à l’exception de ce vieux païen qui est dans le fond et qui semble ici pour nous surveiller ; on ne peut donc pas parler, surtout de choses qui touchent à la religion.

Je compris immédiatement que ce devait être un espion, et qu’il était urgent de ne pas enfreindre le règlement du lieu ; alors, dans ma simplicité, je demandai quelle était la règle, et ce qu’on avait à faire, etc., le vieux païen m’entendit et d’une voix rauque se mit à dire :

— La règle, la règle ? c’est de t’asseoir sur la paille et de rester tranquille.

Sur ces renseignements précis, je m’assis à l’endroit indiqué, je pus même me mettre à genoux, faire ma prière et m’endormir.

Le lendemain, je me réveillai avant le jour, et je vis mon bon vieux qui déjà avait commencé sa prière, profitant des ténèbres pour être plus recueilli. Avant de passer outre, jetons un coup d’œil sur la prison.

Les prisonniers étaient partagés en trois catégories principales, à savoir : celle des voleurs,