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Page:Ridel - Ma captivité dans les prisons de Séoul, 1901.pdf/133

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DANS LES PRISONS DE SÉOUL.

en chef passe dans la prison et avertit cet infortuné que le moment est arrivé ; j’entends le geôlier qui, en traversant la cour, lui dit :

— Venez, n’ayez pas peur, nous allons vous faire cela d’une belle manière, avec tous les égards possibles.

En trois minutes c’était fait, il ne restait plus qu’un cadavre dans la chambre des morts.

Le mardi au matin, nous nous disions, c’est peut-être pour aujourd’hui, le mercredi également, enfin le jeudi arrive, puis se passe. Avait-on donc une fois encore changé de sentiment à notre sujet ? Il nous fut impossible de rien savoir du reste. Nous étions prêts pour quand on voudrait.

Cependant mon pauvre vieux s’affaiblissait de plus en plus, il était souvent malade et faisait pitié à voir. Moi-même je me sentais très affaibli, mes forces s’en allaient. Les satellites qui venaient nous voir en faisaient la remarque.

— Comme il est changé ! il souffre beaucoup ici !

Dans les premiers temps, je pouvais prendre un peu l’air et faire quelques pas dans la cour, mais à cette époque, les prisonniers étaient si nombreux que tout était encombré ; il était impossible de circuler ; de plus, la chaleur commençait