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Page:Ridel - Ma captivité dans les prisons de Séoul, 1901.pdf/134

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MA CAPTIVITÉ

à se faire sentir, notre cachot devenait de plus en plus infect, surtout quand on eut mis chez nous trois femmes de voleurs, dont deux avaient des fillettes de deux à trois ans, remarquables par leur malpropreté, leur humeur acariâtre et colère.

Vers cette époque un chef de satellites, assez brave homme, vint me voir et me dit :

— Mais on n’a pas de nouvelles des Pères, on ne peut pas les trouver ; pour moi, je crois que c’est inutile de les chercher, ils sont certainement partis, qu’en pensez-vous ?

— Ici je ne puis rien savoir, n’ayant pas de communication avec l’extérieur ; mais, vu la difficulté de rester dans le pays, ils pourraient bien être partis.

— Oui, oui, c’est mon sentiment, je crois bien inutile de les chercher.

— Et moi aussi, ajoutai-je, vous y perdez votre temps et votre peine.

De cette façon le bruit pouvait se répandre que les Pères s’étaient enfuis en Chine. Ce n’était pas un mal, bien au contraire ; car, persuadés qu’ils n’étaient plus dans le pays, les satellites devaient naturellement cesser les recherches.

Ainsi se passaient les jours et rien de nouveau ne se présentait, de temps à autre seulement, on