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Page:Ridel - Ma captivité dans les prisons de Séoul, 1901.pdf/142

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MA CAPTIVITÉ

grâce à cette comédie, non sans faire observer gaiement que de la sorte on n’arrivait pas mieux au but.

— Et ri, comment se dit-il en français ?

— Il y a beaucoup de ri en coréen, duquel voulez-vous parler ?

— Du ri, la mesure pour les distances de lieux.

— En français, il n’y a pas de ri, mais dix ri font une lieue, le mot français.

— Écris ce mot.

J’écris encore en coréen rien pour lieue le mieux possible. J’avais donc écrit seng-moa-rien.

Tout triomphant, il alla porter le résultat au grand juge qui avait suivi avec beaucoup d’intérêt et de patience, tout ce petit drame et qui lut seng-moa rien.

— Eh bien ! dit-il, demandez-lui s’il connaît un personnage de son pays qui s’appelle seng-moa-rien ?

Je ne pus m’empêcher de rire, et sans avoir besoin d’interroger longtemps ma mémoire :

— Non, je ne connais personne de ce nom.

Désappointement général ! Évidemment nous avions fait fausse route.

Cependant ils ne se découragèrent pas, et