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Page:Ridel - Ma captivité dans les prisons de Séoul, 1901.pdf/172

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MA CAPTIVITÉ

mienne, et je ne fus pas peu surpris en l’entendant dire : « Faites que Pak-myeng-i traverse heureusement le défilé, préservez-le du tigre, accordez-lui un bon voyage, sans accident, ô vous protecteur des voyageurs ! faites. »

Nous commençons à descendre la montagne sous l’ombrage des arbres de toutes sortes parmi lesquels le pin, le sapin s’élèvent à une grande hauteur. Peu à peu, la forêt devient touffue, les fourrés plus épais ; quelle variété d’arbres, d’arbustes, de plantes de toutes sortes ! mais, ce doit être un vrai repaire de tigre, il pourrait être caché à quatre pas qu’on ne l’apercevrait pas ; nous voyageâmes longtemps au milieu de ce pays enchanté et nous sortîmes de la forêt sans aucun accident.

J’avais fait toute la traversée à pied, ce que je faisais le plus souvent possible pour me fortifier par un peu d’exercice et aussi soulager mes pauvres porteurs. Malheureusement, je n’avais pas de chapeau, on n’avait pas voulu m’en donner à la capitale, ce qui fut en route le sujet d’une foule de questions, car ordinairement personne ne voyage sans chapeau. J’attrapai même une espèce d’insolation à la suite de laquelle je souffris beaucoup de la tête et je fus pris de la dysenterie. Ce qui me fatiguait le plus,