Aller au contenu

Page:Ridel - Ma captivité dans les prisons de Séoul, 1901.pdf/180

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
172
MA CAPTIVITÉ

Les porteurs qui connaissaient très bien cette route qu’ils avaient faite plusieurs fois, étant allés même jusqu’à Pékin, m’avertirent qu’à An-tjyou et Cui-tjyou nous rencontrerions les mêmes difficultés, la même foule, les mêmes troubles qu’à Hpyeng-yang, ce qui en effet ne manqua pas d’arriver ; mais je me dispense d’y revenir, il suffit d’en avoir parlé une fois.

Ici je dois placer une rencontre assez extraordinaire ; je montais une colline à pied, les porteurs suivaient avec la chaise, le mandarin venait lentement, un peu loin par derrière. Arrivés au sommet, nous nous reposons, je vais examiner les statues d’une de ces petites pagodes qui sont si nombreuses sur les grandes routes et les porteurs entrent dans une maison pour se rafraîchir. Tout à coup, je vois sortir de cette cabane un bon vieillard à cheveux blancs qui criait :

— Comment, il est ici ; mais c’est un saint ! moi qui, depuis si longtemps, désire voir ces hommes !

Puis m’apercevant, il accourt vers moi aussi vite que ses jambes le lui permettent, me prend, me presse les mains et s’écrie :

— Oh ! comme j’ai entendu parler de vous ! comme il y a longtemps que je désirais voir