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Page:Ridel - Ma captivité dans les prisons de Séoul, 1901.pdf/19

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Mgr RIDEL.

velle vie demande une préparation, la vie apostolique en demande une plus longue et plus étudiée. Pendant une année, il se prépara, s’imposant les plus dures privations, prolongeant ses jeûnes, faisant de longues marches, et le jour et la nuit, cherchant partout les fatigues, « essayant ses forces, comme un lutteur avant le combat ».

Enfin, au mois de juillet 1859, il put réaliser son désir et, le 26 juillet 1860, il écrivait à son frère :

« Demain je quitte la France, mais je veux encore te dire combien je t’aime. Tu as dû comprendre quel motif m’entraîne, quelle voix m’appelle en d’autres lieux : c’est la voix de Dieu, c’est Notre-Seigneur qui m’a parlé au cœur. »

Il lui fallut près d’une année pour arriver à Hong-Kong. Il y rencontra Mgr Pellerin, le vicaire apostolique de la Cochinchine septentrionale.

L’évêque voulut présenter les missionnaires au commandant du vaisseau français le Japon.

— Ce sont, dit-il avec son accent breton, deux missionnaires de Corée.

— Oui, commandant, ajouta M. Ridel avec un sourire, oui, décorés, mais sans pension du gouvernement. — « C’était bien, vrai, continue-