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Page:Ridel - Ma captivité dans les prisons de Séoul, 1901.pdf/60

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MA CAPTIVITÉ

verser la cour, et m’entraînent dans une autre chambre, où je vois toutes les personnes de ma maison également captives.

Il y avait plus de vingt satellites, tout joyeux de leur capture, avec eux, des femmes qui les aidaient et retenaient les femmes de la maison.

Tjyang-Tchyem-Aji, l’un des chefs, se présente, et m’adresse la parole ; sur son ordre on me laisse un peu plus de liberté, et l’on me retient seulement par les manches de l’habit ; puis, il me fait reconduire dans ma chambre, alors il me dit qu’ils ont reçu l’ordre du gouvernement de m’arrêter ; l’on sait ajoute-t-il, qu’il y a quatre autres Européens et j’espère bien que vous allez leur écrire pour leur donner l’ordre de venir se présenter d’eux-mêmes.

— Que savez-vous s’il y a des Pères ?

— Oh ! nous le savons bien.

Là-dessus il se met à gourmander les satellites qui me maltraitaient, puis il ajoute :

— L’évêque va venir avec nous ; je sais que vous vous servez d’un livre pour réciter des prières, confiez-le-moi, je vais m’en charger, et vous le remettrai quand nous serons arrivés.

J’étais étonné de l’entendre parler ainsi et je lui demandai comment il savait tout cela.

— Oh ! dit-il, c’est moi qui ai arrêté Mgr