Aller au contenu

Page:Ridel - Ma captivité dans les prisons de Séoul, 1901.pdf/61

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
53
DANS LES PRISONS DE SÉOUL.

Berneux et Mgr Daveluy ; je les ai bien connus, et les autres Pères aussi.

Ensuite, il me demanda si j’avais des montres.

— Oui, j’en ai trois.

— Vous avez aussi du vin de raisin. Oh ! c’est bien bon, le vin de raisin, ça sera pour nous.

Je lui montrai ensuite mes caisses.

— C’est bien, dit-il, on va prendre soin de tout cela.

Pendant ce temps je tâchais de me recueillir en pensant à la prise de Notre-Seigneur au jardin des Olives, je me sentais heureux de marcher sur les traces de notre divin Maître, j’étais content d’être prisonnier de Jésus-Christ, mais j’éprouvais une bien grande douleur en pensant à mes chers Pères et à mes pauvres chrétiens.

Les jours précédents, pour me préparer à la fête de S. François, j’avais fait mes méditations sur la douceur et la fermeté de ce grand Saint, je résolus de faire mes efforts pour l’imiter.

Le bruit continuait dans ma maison, les satellites et leurs employés surtout criaient, riaient, plaisantaient, bouleversaient tout ; quelques-uns m’injuriaient, malgré les remontrances de leur chef. Enfin celui-ci vint m’avertir qu’il était temps de partir. Deux employés me saisissent, et je sors accompagné de toute une troupe de