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Page:Ridel - Ma captivité dans les prisons de Séoul, 1901.pdf/62

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MA CAPTIVITÉ

satellites ; mon pauvre vieux Coréen, dans la même position que moi, venait par derrière ainsi qu’un jeune homme, qui se trouvait par hasard à la maison, au moment de l’arrestation.

Les voisins qui avaient entendu le vacarme, étaient à leurs portes pour nous voir passer ; mais une fois sortis du quartier, personne ne faisait attention à nous ; il était déjà nuit. Je pus tout à mon aise voir les rues de la capitale, je n’avais pas besoin de me cacher ; c’était la première fois que je pouvais les traverser sans crainte d’être reconnu.

Je vis les habitants qui fourmillaient comme toujours à cette heure ; les marchands ambulants qui criaient ; les enfants qui couraient, chantaient, s’amusaient ; les femmes qui, couvertes de longs voiles aux vives couleurs, circulaient en silence. Je vis des cortèges de grands nobles, ils étaient précédés de valets qui couraient, poussant de cris, pour avertir le peuple de faire place ; je vis aussi de pauvres petits enfants abandonnés qui, assis au milieu de la rue, transis de froid, cherchaient à exciter par leurs cris la pitié des passants.

La capitale offre vraiment à cette heure une physionomie étrange ; tous ces habits de mille couleurs, plus ou moins propres, toutes les lan-