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Page:Ridel - Ma captivité dans les prisons de Séoul, 1901.pdf/66

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MA CAPTIVITÉ

tif que j’exposais tout à l’heure, vous comprenez que je ne puis donner le nom d’aucun de ceux qui ont eu des rapports avec moi.

— Es-tu Père ?

— Oui, et de plus je suis évêque.

— Ah ! c’est sans doute le Père Ni d’autrefois, qui s’étant échappé, est devenu l’évêque Ni ?

— Vous avez dit vrai, c’est ainsi qu’il en est.

— Eh bien ! ajouta-t-il, qu’on l’emmène et qu’on le traite bien.

Le vieux Jean répondit aussi à quelques questions ; d’abord il s’était mis dans une posture humble devant le juge, lorsque celui-ci lui dit de se lever, il hésitait ; mais le juge l’invita de nouveau avec bonté.

Deux gardes me tenaient très serré, le juge leur donna l’ordre de me lâcher, disant :

— Avec cet homme, il n’y a rien à craindre.

C’est la seule fois que je vis ce juge, il paraissait bon, affable ; le vieux Jean, qui eut l’occasion de le voir encore deux fois, en était enchanté ; sans doute il était trop bon, il nous était peut-être favorable ; aussi quelques jours après fut-il cassé.

On m’emmène au corps de garde ; là, au lieu de me laisser reposer, on m’accable d’une foule de questions, j’y réponds aussi bien que possible. Enfin peu à peu tous se retirent, deux satellites