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Page:Ridel - Ma captivité dans les prisons de Séoul, 1901.pdf/67

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DANS LES PRISONS DE SÉOUL.

seulement restent pour me garder. Vers minuit, ils me poussent un petit morceau de bois carré qui doit me servir d’oreiller, je fais ma prière et je m’endors facilement. Le lendemain je ne pus faire mon oraison que par morceaux, car à chaque instant on m’adressait la parole ; je récitai aussi mon office, j’avais mon bréviaire qu’on m’avait remis, et je pus le conserver et le réciter jusqu’au 16 mars. Au commencement c’était difficile ; mais bientôt tout le monde sut que, quand je lisais ce livre, c’était inutile de m’adresser la parole.

La veille j’avais voulu consulter ma montre pour voir l’heure et je m’aperçus qu’elle avait disparu ; j’en fis l’observation au chef de police en lui disant :

— Lorsque je sortis de chez moi, j’avais une montre, elle n’est plus dans mon petit sac, je l’aurai perdue en route, peut-être qu’elle sera retrouvée.

Il s’étonna d’abord, mais je l’entendis bien dire ensuite :

— Quel homme juste ! On lui a volé sa montre et pour n’accuser personne, il dit qu’il l’a perdue.

Je me souvins, en effet, que l’homme qui me tenait pendant la route, se cramponnait à ce