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Page:Ridel - Ma captivité dans les prisons de Séoul, 1901.pdf/68

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MA CAPTIVITÉ

petit sac, sous prétexte de plus de facilité pour me tenir ; je ne pensais pas alors qu’il avait l’intention de me voler.

Le matin, je m’aperçus que mon petit peigne européen avait disparu, mon canif également, tout avait suivi le même chemin ; mon anneau heureusement me restait, le voleur ne l’avait pas sans doute palpé, je résolus de le bien cacher.

Bientôt on me fait passer dans une autre chambre plus basse, c’était le soir ; on me met aux ceps. Ces entraves se composent de deux pièces de bois superposées, longues d’environ 4 mètres, et larges de 6m15. À la pièce inférieure se trouvent des échancrures, dans lesquelles on place le pied à la hauteur de la cheville ; lorsque les pieds des patients sont ainsi placés, on abaisse la partie supérieure qui se meut au moyen d’une charnière, placée à l’une des extrémités ; tandis qu’à l’autre, elle se ferme au moyen d’un cadenas ; cet instrument s’appelle Tchak-Ko ; ainsi placés, les voleurs ne peuvent pas s’échapper. Quelquefois on fait placer ainsi les deux pieds ; pour moi, on se contenta de me prendre un seul pied.

Quand on me présenta l’instrument, on fut obligé de me donner une leçon. Les deux satellites avaient presque honte de me mettre dans