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Page:Ridel - Ma captivité dans les prisons de Séoul, 1901.pdf/73

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DANS LES PRISONS DE SÉOUL.

On arrêtait donc toujours les chrétiens. Combien étaient-ils ? impossible de le savoir. Plus tard, j’appris qu’on avait arrêté une jeune femme de dix-huit ans, mariée depuis dix jours ; c’était la fille d’un vieux petit noble coréen, Ni Léon, chrétien fervent qui a été très utile aux Pères ; je l’ai eu moi-même pour servant en 1861 ; dernièrement il était maître de maison du Père Deguette. Son fils aîné, Ni Jean, accompagnait le même Père. Elle fut prise avec son mari ; après le jugement ils furent mis en prison avec les chrétiens et les voleurs.

Plus tard, vers le 20 février, on arrêta d’autres chrétiens ; ils étaient en tout une vingtaine dans la prison de droite, prison affreuse, étroite et si remplie, que les détenus étaient les uns sur les autres, les pieds toujours pris dans les entraves ; les femmes habitaient une petite chambre contiguë et n’étaient pas aux ceps. Mais j’aurai bientôt occasion de parler des prisons et de leur régime ; parlons un peu des satellites avec lesquels j’ai vécu pendant près de deux mois.