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Page:Ridel - Ma captivité dans les prisons de Séoul, 1901.pdf/80

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MA CAPTIVITÉ

J’étais toujours avec les satellites ; or ceux-ci, au nombre de huit, dix, et quelquefois une vingtaine, allaient, venaient, se succédaient ; passant leur temps à rire, jouer, vociférer, se disputer, depuis le matin, vers six ou sept heures, jusqu’au milieu de la nuit ; ce n’était pas le moindre de mes tourments ; impossible de prendre un repos suffisant, continuellement on m’adressait la parole, je trouvais à peine le temps de faire un peu de méditation ; quand je le pouvais, j’y suppléais pendant la nuit ; quelle difficulté au milieu de ce tapage pour réciter mon bréviaire que j’avais toujours avec moi !

Différentes caisses saisies dans ma maison, avaient été apportées au corps de garde des satellites ; beaucoup d’objets, paraît-il, avaient disparu déjà lors du pillage de la maison ; et même en ce lieu, à chaque fois que le chef, pour s’amuser, ouvrait ces caisses, les satellites présents emportaient ce qui leur convenait ; ils venaient même me demander ce qu’était tel ou tel objet, à quoi servait telle ou telle chose.

Un jour, un satellite m’apporta une petite croix, en me demandant si c’était de l’or ; je reconnus que c’était le croisillon de ma croix pectorale, qui contenait des reliques, il l’avait brisé ; le tout aura été brûlé, fondu, car je n’ai