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Page:Ridel - Ma captivité dans les prisons de Séoul, 1901.pdf/81

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DANS LES PRISONS DE SÉOUL.

plus revu cette croix qui était en argent doré.

Une autre fois, ils m’apportèrent un morceau de savon, me demandant ce que c’était. Je résolus de les amuser, et je crois que je réussis assez bien, car, leur ayant montré la manière de faire les bulles, tous se mirent à l’œuvre, à qui mieux mieux, y compris les mandarins qui soufflaient avec force dans un tuyau de papier pour gonfler les bulles qu’ils admiraient ; ils amenèrent même leurs amis du dehors pour voir cette merveille, et je crois qu’ils eussent voulu tous avoir du savon à leur disposition ; un grand nombre m’en demandèrent bien inutilement, puisque je n’avais rien.

Un des satellites me dit un jour :

— Est-ce bon à manger le savon ?

— Non, lui dis-je, cela pourrait même rendre malade.

— Tiens, ajouta-t-il, mon petit garçon qui a dix ans, et à qui j’en avais donné un morceau, sentant l’odeur qui s’en exhalait, crut que c’était un gâteau, il en a mangé, et de fait, il a été très malade.

Je profitai de la circonstance pour les avertir que dans mes caisses, il y avait quelques remèdes européens qui étaient bons quand on savait s’en servir ; mais que, s’ils venaient à les prendre et