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Page:Ridel - Ma captivité dans les prisons de Séoul, 1901.pdf/83

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IV. — Incidents divers.

J’Eus plusieurs fois l’occasion de connaître la manière dont on corrige les soldats. Parmi ceux qui étaient employés au corps de garde, il y avait de braves gens toujours tranquilles, et remplissant bien leurs devoirs ; mais il y en avait d’autres constamment en dehors de la discipline et occupés à ne rien faire ; la paresse est en effet un des plus grands vices de ces gens-là. Deux ou trois en particulier, toutes les fois qu’ils pouvaient, ne manquaient pas de s’enivrer, et surtout un grand et solide gaillard qui, presque tous les jours, rentrait ivre et dans l’impossibilité de faire son service. On le laissait dormir en le mettant cependant aux entraves, puis le lendemain le chef le faisait venir, et le condamnait à recevoir trois, cinq ou dix coups de planche. On m’a invité plusieurs fois à voir cette exécution, mais je refusai en plaignant le pauvre patient, ce qui faisait rire les satellites. Je n’ai pas vu, j’ai entendu. On faisait étendre le délinquant sur une natte, en présence de ses camarades ; le chef lui faisait une admonition, puis un homme armé d’un