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Page:Sand - Laura - Voyages et impressions.djvu/264

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taire, c’était peut-être seulement par accès, les jours où, lisant ses Confessions à Thérèse, il subissait son empire, s’effrayait de ses reproches, revenait sur ses propres souvenirs, s’alarmait dans sa propre conscience et se chargeait lui-même dans la crainte de déplaire ou de s’être trompé.

Cette vulgaire histoire ne se retrouve-t-elle pas dans tous les ménages plus ou moins légitimes ? Nous connaissons un vieillard dont elle fait le tourment. Il a renvoyé sa Thérèse le jour où elle ost devenue mère. Peu de jours après, la Thérèse a su lui persuader qu’il était le père de l’enfant. Ce n’est point une âme dénaturée ; il a repris Thérèse, dont les soins lui manquaient, et il élève l’enfant, et, tous les jours, Thérèse lui dit :

— Vous avez été bien méchant, car vous avez failli le laisser mettre aux Enfants trouvés. Et le vieillard s’accuse et se repent. S’il écrivait ses confessions, il dirait peut-être :

« J’ai été bien tenté d’imiter Rousseau et de