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À GADIATCH.

Quant aux autres, et je parle de ceux des meilleures terres et des mieux préparées, vraiment, quoiqu’ils ne soient pas partout tout à fait mûrs encore, je crois qu’il serait sage de ne pas attendre pour en faire la récolte. Qui peut prévoir les orages de demain ? Ceux qui sont mûrs sont superbes, mon père !

— Que Dieu t’entende, mon fils ! répondit avec calme le vénérable prêtre ; je te remercie de la bonne nouvelle que tu m’apportes.

— Notre ataman ! notre ataman ! » s’écria-t-on alors de tous côtés.

Le père Mikaïl entra dans l’église.

« Notre ataman n’a pas l’air très gai aujourd’hui, disait un artisan dans la foule.

— Vous pourriez dire qu’il a l’air maussade, disait un bourgeois.

— Je l’ai rencontré avant-hier, chuchotait une petite femme très-éveillée : il avait l’air d’un gros nuage noir. »

L’arrivée de deux nouveaux personnages interrompit la petite femme.

« C’est la belle-sœur de notre ataman, se dit-on de tous côtés.

— Méphodiévna, » dit au vieux musicien un de ses voisins en lui poussant le coude.

On ne lui aurait rien dit qu’il l’aurait deviné. Ce qu’on lui avait appris d’elle n’avait rien d’exagéré, l’original répondait aux portraits.