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Page:Stahl - Maroussia, 1878.djvu/67

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UN CONTE DE BRIGANDS.

toujours à la faire. Elle faillit s’y casser les dix doigts ; cependant, à la fin, elle souleva la trappe.

« Elle distingua alors les marches d’un étroit escalier qui aboutissait à un grand trou noir. Elle était partie, ce n’était pas pour s’arrêter. « C’est égal, dit-elle, quoique cela ait l’air terrible, je descendrai là-dedans. »

« Et elle y descendit.

— Elle était brave, dit l’envoyé.

— Elle s’attendait bien à voir quelque chose d’inquiétant ; mais ce qu’elle aperçut surpassa tout ce qu’elle avait rêvé de plus horrible.

— Ah ! mon Dieu !

— La cave était tout encombrée de haches, de sabres, de poignards, de piques, de lances, de grands couteaux, de massues, de splendides vêtements ensanglantés, de colliers de perles, de parures en diamants, de bijoux en rubis et en émeraudes, de turquoises et de saphirs, de riches étoffes. Tout cela était pêle-mêle, et partout des traces de sang. Cependant elle doutait encore, quand sa vue fut attirée sur quelque chose de blanc comme neige qui se détachait sur un morceau de velours noir. C’est à peine si on ose le dire : c’était une main blanche, blanche comme une main de marbre détachée de son bras, une gracieuse main de femme toute chargée de bagues précieuses.

« Le moyen de douter encore !