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Page:Stahl - Maroussia, 1878.djvu/76

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MAROUSSIA

L’envoyé fit un bond si brusque que Maroussia ne put pas s’expliquer comment si vite, d’un coup de son bâton asséné, il avait pu abattre l’animal pris au dépourvu.

Que se passait-il entre la bête et l’homme ? L’envoyé avait un genou en terre. Quand il se releva, l’animal gisait sans vie à ses pieds.

« C’était un loup, dit-il tranquillement à l’enfant, et il fallait qu’il eût bien faim pour nous suivre de si près. »

Le loup était mort.

« Oh ! dit Maroussia à son ami, tu n’as peur de rien.

— Mais si, dit l’envoyé, j’ai peur de tout ce qui interrompt ton histoire. Donc, la femme du bandit avait trouvé un mouchoir.

— Oui, dit Maroussia.

« La vue de ce fin mouchoir, qui sentait très-bon et n’avait pas pu appartenir à un homme, lui avait donné à penser.

« Ils ont passé par là ce matin, se dit-elle, et s’il en est ainsi, ils n’ont probablement plus rien à y faire. Il faut que je préfère ce chemin. »

« Mais, avant de s’y engager, la bonne idée lui vint d’accrocher un joli ruban rouge qui ornait sa chemisette à une branche qui s’avançait sur le sentier opposé à celui qu’elle allait prendre, de manière qu’on pût le voir d’assez loin. « Ils verront ce petit