Page:Stahl - Maroussia, 1878.djvu/96

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
78
MAROUSSIA

« Chut, chut ! dit Maroussia. Il faut me suivre tout doucement ! Alerte ! »

On eût dit que les bœufs comprenaient très-bien le langage de leur petite maîtresse, car ils se levèrent sans bruit et la suivirent discrètement.

« Ils sont bien plus grands que moi, dit en riant Maroussia, et pourtant nous sommes du même âge. »

La voiture chargée de foin n’était pas bien loin.

« Maintenant, attelons ! » dit Maroussia, quand ils s’en approchèrent.

La voiture fut bientôt attelée.

« Dépêche-toi ! dit Maroussia. Qu’as-tu à me regarder ainsi ?

— C’est que tu es si petite, Maroussia ! dit l’envoyé, si petite ! On te prendrait plus aisément pour une petite alouette faite pour voleter et chanter dans ces steppes que pour une personne conduisant de grosses affaires ! »

Il avait raison, l’envoyé. La petite fille semblait encore plus mignonne au milieu de cette vaste étendue de verdure, près de ces bœufs énormes et de cette grande voiture, à côté de ce géant de la Setch.

« Ah ! je voudrais être grande ! soupira Maroussia. Tiens ! voici le mouchoir de maman, je vais le mettre sur ma tête à la mode des vieilles et je paraîtrai très-âgée. Regarde ! n’est-ce pas ? »

Ses grands yeux le regardaient de dessous le mou-