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Page:Yver - Princesses de Science.djvu/369

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princesses de science

tomba, vint s’écraser sur son genou. Cette vue la bouleversa. Le chagrin de cet homme lui était intolérable. Sa tendresse vainquit tout. Elle s’approcha doucement, se pencha, le baisa au front.

C’était la première caresse qu’il reçût d’elle : ses yeux se fermèrent ; il se recueillit.

— Ô mon amie ! mon amie ! dit-il tout bas, pénétré d’une douceur sans nom.

Et il leva les bras vers elle ; mais déjà elle s’était écartée de lui, toute blanche, effrayée de ce qu’elle avait osé, tremblante, frémissante. Cependant, si grand avait été pour lui le prix de ce premier geste d’amour, venant d’une telle femme, qu’il s’apaisa dans un bien-être, un contentement absolu. Il la regarda avec une indicible expression de reconnaissance :

— Ô mon amie ! vous êtes bonne… Merci…

Elle reprit :

— Je voudrais tant mettre un peu de baume dans votre vie !

Mais ensuite leurs entrevues devinrent plus pénibles : madame Jourdeaux s’était ressaisie, redevenait plus froide, plus réservée que jamais. Elle gardait près d’elle le petit André durant les visites du docteur. Guéméné se mit à la juger sévèrement.

Et leurs nerfs tendus continuaient à s’exaspérer chaque jour davantage.

Ce fut à ce moment que Thérèse enfin parla.

Un soir, après le repas, Fernand s’était accoudé