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Page:Yver - Princesses de Science.djvu/408

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princesses de science

main ; je saurai mieux, je me posséderai mieux moi-même… Partez, dites, partez ! J’ai peur d’André. S’il était venu !… Vous voyez bien que je fais mal…

Alors il lui demanda de la voir le lendemain, loin d’ici, dans quelque coin tranquille : le désir lui était venu d’une partie de campagne, comme s’ils étaient deux tout jeunes gens du petit monde parisien. Elle rougit d’abord à l’idée de ce rendez-vous. Il l’enlaça, la traita de petite fille naïve, lui montra combien leur amour était noble. Et ils commencèrent à discuter l’endroit de leur rencontre. Elle ne se défendait plus que faiblement, à bout de forces, remettant au lendemain de lutter avec plus de lucidité, peut-être avec plus de courage, quand le bruit d’un pas derrière la porte les sépara, les dressa tous les deux, une légère flamme aux joues.

La domestique entrait, présentant une carte :

— Cette dame voudrait parler à Madame.

Les traits de la jeune femme se contractèrent ; mais elle se raidit, et, avec son beau sang-froid inaltérable, elle dit simplement :

— C’est bon, priez cette dame d’attendre une seconde, j’y vais.

Elle allait parler, hésita, entrouvrit deux ou trois fois les lèvres, et finit par dire à Fernand :

— Vous m’excusez, il faut que je voie cette personne. Partez, mon ami, tenez… par cette porte… Il s’agit d’une affaire urgente… Je ne puis faire attendre.