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Page:Yver - Princesses de Science.djvu/409

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princesses de science

Et, un peu plus nerveuse que de coutume cependant, conservant entre ses doigts la carte roulée, elle poussait doucement Guéméné vers une porte qui s’ouvrait directement sur le vestibule d’entrée. Lui la tourmentait encore au sujet de ce rendez-vous du lendemain.

— Mais où vous retrouverai-je ?…

— Je vous écrirai, je vous le promets, avant ce soir…

— Vous promettez ?…

Enfin il disparut et, dans le creux de sa main, tremblante, le cœur si étreint qu’elle respirait à peine, elle relut :

docteur thérèse guéméné

Une animosité plus violente que jamais lui vint soudain contre la mauvaise femme qui avait dévasté la vie de Fernand. Et ce sentiment la domina jusqu’à lui faire affronter bravement, presque insolemment, cette visite. Elle se disait :

« Voici qu’elle l’espionne maintenant !… »

Ayant rajusté devant une glace les ondulations de ses cheveux, elle s’en alla au salon, intrépide, prête à tout subir pour celui qu’elle savait sien à jamais.

Thérèse l’attendait, debout, près du piano. Elle était vêtue de noir. Mais, de la hautaine image qu’avait gardée madame Jourdeaux, rien ne subsis-