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Page:Yver - Princesses de Science.djvu/78

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princesses de science

font, sans exception, de la cirrhose ou de la dilatation d’estomac, je dis : « Voulez-vous être guéri dans un an, ou dans six mois, même dans trois ? » Trois mois c’est dur, car c’est le traitement quotidien, à trois francs la séance, pour la pose des plaques ; mais il y en a toujours qui marchent.

Très digne, méprisant, la tête haute, Gilbertus déclara :

— Ça, mon cher, c’est dégoûtant !

Morner eut un rire amer ; une grimace nerveuse crispa sa face tiraillée de rides.

— Et tes granules ? et tes élixirs ? et la caféine que monsieur Herlinge, le père de Mademoiselle, administre à ses sujets, et toute la thérapeutique imbécile que la clientèle aveugle, malgré la faillite évidente de la médecine, s’acharne à réclamer de nous, est-ce que ce n’est pas la même fumisterie ? Alors, qu’est-ce que je fais de plus ou de moins que mes confrères ?

Dans un geste d’assentiment, madame Adeline leva ses deux petites mains courtes que l’embonpoint avait envahies les premières. Mais Gilbertus se récria :

— Ah ! pardon, il y a thérapeutique et thérapeutique. Je sais des remèdes logiques, fruits de longues et intelligentes recherches, et d’autres qui, connus depuis une haute antiquité, subissent des transformations, des perfectionnements de leurs propriétés curatives.

— Niez-vous aussi la physiologie, docteur ?